Après discussion et concertation préalables, divers partenaires du CRDG se sont donc relayés ces deux dernières années pour envisager la faisabilité de ces empoissonnements et dresser un état des lieux correct de la situation. Différents aspects ont été passés en revue :
Toutes ces investigations ont fait l’objet d’un rapport, dont les composantes biologiques sont résumés ci-après.
La Néthen et ses affluents ne comptent actuellement que deux espèces de poissons sur leur parcours à Beauvechain : des épinoches à trois épines et des loches franches. Il s’agit d’espèces tolérantes et peu exigeantes en termes de qualité de l’eau. Les effectifs les plus importants se trouvent sur Hamme-Mille et diminuent fortement plus on se dirige vers l’amont. Cette répartition est somme toute logique compte tenu de la présence de divers obstacles (chutes d’eau) ne permettant pas la remontée des poissons vers l’amont : ancienne vanne du moulin des forges ou moulin de Valduc (http://www.crdg.eu/actions-2/faune-aquatique-2/la-necessite-de-la-libre-circulation-chez-les-poissons). Quant à la présence d’un important obstacle côté flamand (moulin de Sint-Joris-Weert), sa levée prochaine permettra l’arrivée des poissons depuis la Dyle. La restauration de la biodiversité piscicole locale ne peut donc, pour l’instant, que se faire via des opérations d’empoissonnement (http://www.crdg.eu/actions-2/faune-aquatique-2/les-empoissonnements-en-wallonie-vers-un-nouveau-paradigme).
Pêche électrique dans la Néthen
Compte tenu des faciès intéressants présentés par la rivière et avec l’aide du Service de la pêche de la Région wallonne, il a été convenu de procéder à des empoissonnements en chabots, en chevesnes et en goujons. Un test localisé sera également effectué avec des truites fario.
la Néthen
Les premiers apports ont d’ailleurs déjà été effectués avec la translocation de 200 chabots (Cottus gobio) prélevés dans une rivière du coin et relâchés en divers points de la Néthen le 14 février dernier. Les remises à l’eau ont été effectuées dans quatre stations différentes aux caractéristiques les plus propices possibles pour l’espèce : eaux vives et présence d’un substrat caillouteux sur le fond du lit. Avant cela, un prélèvement de matériel génétique avait été effectué sur chaque poisson en plus de mesures biométriques individuelles. Ces informations pourront être utiles dans l’avenir au moment d’analyser la réussite de ces translocations et pourquoi pas de relier le succès reproducteur avec la corpulence du géniteur.
Notons en effet que parmi les poissons remis, on a pu observer plusieurs femelles gravides présentant un certain « embonpoint ». Souhaitons leur bonne continuation et de nombreux rejetons !
Opération chabots |
Après cela, le 22 mars dernier, pendant les Journées wallonnes de l’eau (cf article bilan dans cette LI), ce fut au tour des chevesnes (Squalius cephalus) et des goujons communs (Gobio gobio) de rejoindre leurs camarades dans la Néthen et ses affluents.
C’est le Service de la pêche du SPW qui, compte tenu des conditions de qualité du cours d’eau, a proposé l’opportunité des chevesnes. Ces derniers, élevés à la pisciculture de LLN, avaient été utilisés dans le cadre d’une expérimentation scientifique de continuité écologique et attendaient une maison d’accueil ! Les 300 poissons ont été relâchés en trois endroits, par lot de 100, avec l’espoir que trois populations se forment mais, vivant en banc, il y a fort à parier que ces derniers, tous des juvéniles encore, auront tendance à se regrouper au gré des dévalaisons.
Opération chevesnes
Les goujons, quant à eux, ont été achetés par la Commune de Beauvechain dans une pisciculture locale. Le lot de poissons (adultes et juvéniles) a été rigoureusement contrôlé par l’agent local du Service de la pêche, Fabrice Breyne, au moment de la pesée et au moment des déversements afin de vérifier la présence éventuelle d’espèces exotiques envahissantes indésirables.
Pas de problèmes à signaler, et c’est ainsi qu’un peu plus de 8 kilos de goujons ont été remis à l’eau en huit endroits différents sur la Néthen, le Mille et le Nodebais. De nombreux enfants de l’école communale de Nodebais et leurs parents ont d’ailleurs pu participer à l’opération en apportant leur pierre à l’édifice (ou plutôt en « jetant leur poisson dans l’eau »).
En déversant les goujons dans la Néthen et ses affluents à cette période, nous espérons bien sûr qu’ils se reproduisent dès cette première année (mai-juin). Là aussi, souhaitons leur bonne continuation et de nombreux rejetons !
Opération goujons |
Comme dit précédemment, toujours en lien avec une opportunité proposée par le Service de la pêche, un test de remise de truites fario (Salmo trutta) sera effectué courant mai ou juin. Ces truites, car de souche presque sauvage, présenteront l’avantage de potentialités plus élevées pour espérer une implantation locale durable (croissance) comme cela s’est vu récemment dans un petit cours d’eau voisin, récemment épuré.
Tout ce beau petit monde va ensuite passer les mois d’été bien tranquille dans les différents cours d’eau et ce ne sera que dans le courant de l’automne (octobre) que seront réalisées des pêches électriques pour vérifier la réussite de ces diverses opérations.
Par ailleurs, et pour être complet sur le sujet, sachez que la Province du Brabant wallon va aussi, à court terme, envisager un moyen de contourner l’obstacle du moulin des Forges (rue des claines à Beauvechain) afin de faciliter le déplacement des poissons et reconnecter les populations. Ce n’est effectivement qu’en travaillant prioritairement sur la levée des obstacles que la situation piscicole de nos cours d’eau pourra réellement s’améliorer et se rééquilibrer !
On en reparlera donc ...
Merci à la Commune de Beauvechain, à la Province du Brabant wallon et au Service de la pêche de la Région wallonne pour leur dynamisme dans ce projet !
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