Dans le cadre d’un appel à projets lancé par le Comité de gestion du Fonds budgétaire en faveur de la gestion piscicole et halieutique en Région wallonne, la Fédération halieutique et piscicole du sous-bassin Dyle-Gette (FHPDG) avait introduit un projet de restauration des habitats piscicoles en traversées d’agglomérations. En effet, l’artificialisation des berges et la rectification des cours d’eau en milieu urbain ont détruit les écosystèmes liés à nos rivières, en banalisant leurs faciès. Ainsi, les poissons ont vu disparaître une grande partie de leurs habitats, tout comme les invertébrés aquatiques et l’avifaune.
Dans ce contexte, le Contrat de Rivière Dyle-Gette (CRDG), en collaboration avec la Maison Wallonne de la Pêche (MPW), avait sélectionné plusieurs zones qui présentaient un caractère artificiel prononcé où des aménagements étaient possibles.
Ces aménagements ont été réalisés en 2022 dans plusieurs traversées d’agglomérations. Ils ont consisté en la pose de risbermes ou de paniers végétalisés. Il s’agit de fascines constituées de boudins de Xylit dans lequel des plantes indigènes sont plantées (carex, iris,). Ces boudins sont alors soit arrimés directement à la berge (= risbermes) , soit d’abord insérés dans une structure métallique pour les stabiliser (= paniers végétalisés). Les plantes sont légèrement immergées et en suspension dans l’eau, ce qui permet aux racines de se développer librement, pour offrir une zone refuge à la vie piscicole. Ce système a l’avantage d’être résistant, car les boudins de Xylit ont une durée de vie de 25 à 30 ans. De plus, la structure des paniers végétalisés résiste aux crues, notamment grâce à la pose d’un déflecteur destiné à dévier les débris. En outre, le Xylit a aussi l’avantage de capter le phosphate et l’azote, ce qui favorise l’épuration de l’eau et la croissance des plantes.
Le but de ce projet était d’offrir un habitat pour les poissons. Ils pourront ainsi y trouver refuge, ce qui facilitera leur migration à travers les zones artificialisées. Cependant, les risbermes serviront également comme substrat de frai et de nourrissage, car cet habitat reconstitué sera aussi colonisé par la micro-faune aquatique.
Ces aménagements, d’une enveloppe budgétaire de 14.500 euros, ont été financés en majorité par le subside de l’appel à projets, le solde restant ayant été fourni équitablement par le Contrat de rivière Dyle-Gette, la Fédération halieutique et piscicole Dyle-Gette et les communes concernées (Wavre, Ottignies-Louvain-la-Neuve, Court-Saint-Etienne, Jodoigne et Beauvechain).
Les risbermes, d’une longueur de 12 mètres chacune, ont été installées en juin et en août 2022 sur 4 cours d’eau, dans 7 sites choisis, à savoir :
Courant 2024, après deux ans d’installation, nous sommes en mesure de faire un premier bilan. La réussite du projet est mitigée, car en fonction des sites, il y a une grande différence au niveau de la reprise de la végétation. En effet, alors que sur Jodoigne et Grez-Doiceau les plantes se sont parfaitement développées, la croissance a du mal à s’effectuer aux autres endroits, surement à cause de l’appétence de certains animaux (canards, rats) mais aussi de l’implantation même de l’installation qui ne semble pas optimale (exposition à la lumière, niveau d’eau trop fluctuant). De même, on constate que les paniers végétalisés ont un taux de réussite bien supérieur aux boudins « risbermes » qui sont simplement arrimés à la berge artificielle.
installation d'une risberme | installation d'une risberme. | développement du panier végétalisé sur la Grande Gette à Jodoigne après 1 an |
développement de la risberme sur la Dyle à Wavre après 1 an | développement de la risberme sur le Train à Grez Doiceau après 2 ans |
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