Si un étang peut constituer un écosystème aquatique fort intéressant sur le plan de la biodiversité dans une vallée , il n'en demeure pas moins que sa vidange peut se révéler fort perturbatrice pour la faune et la flore présentes dans le cours d'eau récepteur.
Le principal impact dont l’intensité peut varier selon la période de la vidange, est le rejet massif de matières en suspension dans la rivière . Il provoque un colmatage du lit voire des berges.
Comme c’est une pratique fréquente dans le bassin Dyle-Gette, zoom sur ce qu’il vaut mieux éviter de faire !
L'élévation de température du cours d'eau et l'introduction dans celui-ci de plantes ou de poissons indésirables constituent deux autres impacts négatifs des vidanges d'étangs.
Il va donc de soi qu'une vidange d'étang mal maîtrisée peut entraîner des conséquences très dommageables pour le cours d'eau situé en aval.
Heureusement, il existe des moyens de limiter ces conséquences négatives, moyennant quelques règles de base à communiquer aux gestionnaires propriétaires des plans d'eau.
Les paramètres retenus par les auteurs scientifiques pour mesurer les nuisances d'une vidange d'étang sont : les matières en suspension totales (MES), la matière organique (MO) solide ou dissoute, généralement mesurée par la demande biologique en oxygène (DBO), la demande chimique en oxygène (DCO), l'azote total et le phosphore total.
La vidange peut être considérée comme une source potentielle de nutriments et un facteur important d'eutrophisation des rivières situées en aval.
Au début de la vidange, un pic de MES est observé. Ce pic correspond à l'évacuation d'une couche de sédiment accumulée lors de la vidange précédente par un effet de chasse d'eau souvent dû à l'ouverture d'une vanne de fond. Dans le cadre d'une étude réalisée pour 6 étangs de Lorraine, possédant une superficie comprise entre 2 et 620 hectares au cours de plusieurs années, les résultats obtenus varient entre 426 et 3.880 kg de MES par hectare (= entre 40 et 400 mg/l)(+ entre 0,1 et 1,5 mg /l de phosphore total et entre 0,9 et 7 mg/l d'azote Kjeldahl). Une autre étude révèle un écoulement de 2.495 kg de MES lors d'une vidange d'un étang de 1 hectare...
La saison de vidange est importante sur la composition des MES rejetées. En fin d'automne, les MES sont essentiellement d'origine minérale avec très peu de phytoplancton, à l'inverse d'une vidange estivale où l'eau est plus chargée en matières oxydables. En Lorraine, l'étude sur les 6 étangs a estimé que les exportations de MES ont représenté 5 à 35% du total des MES charriées par les cours d'eau pendant toute l'année...
Quant aux impacts thermiques de la vidange, il sont réels lors des vidanges estivales et lorsque le cours d'eau récepteur est favorable aux poissons « Salmonidés ». Des différences de température du cours d'eau de 1,5 à 4°C ont été mesurées avant et après ces vidanges, ce qui nuit aux poissons de cette famille.
Quant aux plantes indésirables (le Myriophille du Brésil ou la Jussie), elles colonisent les plans d'eau et sont susceptibles de se retrouver dans les cours d'eau lors de la vidange.
Pour des étangs qui n'ont pas de vocation piscicole (= étangs non gérés en pisciculture), une vidange est conseillée tous les 2 à 5 ans, pour améliorer le potentiel de biodiversité du plan d'eau. Par ailleurs, plus la vidange d'un étang est régulière, plus les impacts sur le milieu récepteur lors de la prochaine vidange seront limités.
La meilleure période pour effectuer la vidange est l'automne, à condition qu'il ne gèle pas. La moins propice pour la faune (poissons et batraciens) qui peuple l'étang est la vidange de printemps ou d'été, car elle est alors très stressante pour la vie aquatique.
Pour éviter l'"effet de chasse" lors de la vidange, particulièrement nocif pour les milieux récepteurs que sont les cours d'eau en aval, il est impératif de l'effectuer lentement.
Certains ouvrages sont mieux adaptés pour réaliser une vidange dans de bonnes conditions : le moine permet de régler aussi bien la hauteur que le débit d'évacuation (cfr schéma ci-dessous). Il est préférable d'opter pour une vidange par les eaux de surface plutôt que par les eaux de fond.
En situation normale (si vidange régulière de l'étang), une mise en assec de quelques semaines suffit pour assurer une minéralisation des vases (en dehors des périodes de crues).
Si l'étang n'a plus été entretenu depuis longtemps et qu'il possède une couche de vase conséquente, on parle alors d'un entretien curatif. Celui-ci comporte soit la digestion des vases, soit, en derniers recours, le curage de l'étang.
La digestion des vases permet de faire "fondre"la vase en assurant sa minéralisation par l'activité bactérienne. Des microorganismes fixés sur des supports poreux accélèrent la dégradation de la matière organique contenue dans la vase et contribue ainsi à l'assainissement du fond de l'étang. Par ailleurs, cette technique comprend aussi la floculation des matières argileuses améliorant l'activité bactérienne et la qualité de la vase (oxygénation). Différents produits sont disponibles dans le commerce.
Quant au curage de l'étang, il permet d'éliminer les matières peu ou pas décomposables (végétaux ligneux et les sédiments minéraux). Il s'avère utile soit lorsque l'étang est abandonné depuis longtemps, soit lorsque une forte décomposition végétale règne dans l'étang (ligneux ou rhizomes). On choisira soit la technique de l'aspiration (via une hydrosuceuse), soit celle du pelletage, en veillant bien à empêcher toute matière mise ainsi en suspension de rejoindre le cours d'eau en aval.
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