Bien loin des plages touristiques, une autre Thaïlande regorge de trésors naturels sous l’impulsion des autorités nationales et locales. Bien déterminées à préserver ces forêts, lacs et rivières encore peu visités.
Trois jours à Bangkok donnent envie d’y revenir, assurément. Mais pour fuir la pollution et l’agitation de la capitale thaïlandaise, cap sur Surat Thani (capitale de la province de Surat Thani de la région Sud de la Thaïlande), via Kho Samui 1 heure de vol puis 6 heures de route.
C’est à Surat Thani que la splendeur naturelle du sud de la Thaïlande se déploie sous nos yeux. Le parc national de Khao Sok est un des 22 parcs nationaux de Thaïlande. On se croirait en pleine jungle mais c’est… un parc. Il est une des plus vieilles forêts tropicales humides du monde - plus ancienne et plus variée que la forêt amazonienne. On y trouve environ 50 espèces de mammifères, 300 espèces d'oiseaux, de nombreux batraciens et serpents et un nombre encore inconnu d'insectes! Un vrai bonheur pour les naturalistes de tout poil ! Eléphants, ours, et même quelques tigres, gibbon, on peut même quelques-unes des 188 espèces d'oiseaux au cours de leur séjour dans le parc. Khao Sok abrite également la fleur la plus grosse du monde, la Raffiesia Kerrii, qui peut atteindre 70 centimètres de largeur lors de sa période d'éclosion au mois de décembre ou de janvier.
Khao Sok n’est pas encore un endroit très touristique même si le phénomène prend de l’ampleur année après année. Les autorités, les communautés, locales, les artisans, les familles s’organisent pour faire découvrir les bienfaits de cette nature préservée grâce à des activités touristiques en petit comité, afin de mieux préserver la quiétude des lieux. Alors ce parc… on peut le traverser-en partie- à pied. Plusieurs sentiers de randonnée, accessibles à tous, jalonnent le parc ; pour les chemins les plus difficiles d'accès, mieux vaut être en bonne condition physique. On traverse des rivières noyées dans les lianes, des zones rocheuses, des bambouseraies géantes … A l’aube, les Gibbons font résonner leurs cris d’amour ; la plus grande cigale du monde la Megapomponia, elle, ne chante qu’au crépuscule, entre 19 et 20 heures tandis que les chauves-souris prennent leur envol.
Et surtout, le lac de Chiew Larn, à 65 km de l’entrée du parc. Cette vaste étendue d’eau artificielle s’est formée lors de la construction du barrage de Rachabrapha Dam, qui engloutit 170 km2 de la réserve de Khao Sok. Le barrage fut construit pour fournir électricité à la région. On distingue d’ailleurs des traces artificielles du niveau de l'eau sur les falaises, et des restes d'arbres fantômes (bois mort sans feuilles) qui émergent de l'eau.
Il en ressort un étonnant paysage lacustre. On arrête le moteur de la péniche pour savourer le silence entrecoupé de bruits de la forêt. Là, au milieu du bout du monde, sur le lac couleur émeraude, c’est tout simplement fantastique. Inoubliable.
Quelques familles sont restées sur les lieux, des pêcheurs mais aussi des responsables d’associations de protection de la nature qui organisent des randonnées et proposent des hébergements. Ces familles ont fait le choix d'un tourisme solidaire: elles préfèrent soutenir de plus petites structures dans des lieux de vie et de convivialité, gérées par des communautés locales, respectueuses de la nature. S’y rendre est un véritable soutien à la population locale. Les logements sont constitués de huttes et espaces communs flottants reliés entre eux et raccordés à la terre par des pontons.
Ici on est loin du tourisme de masse. L’écotourisme flottant est strictement limité. 10 endroits accueillent les visiteurs, chacun doté d’une dizaine de chambres surplombant l’eau du lac. Les « campements radeaux » sont propulsés par l'énergie solaire et l'utilisation de systèmes de gestion des eaux usées et des déchets uniques. Le tout est conçu pour être en harmonie avec la nature et sauver l’environnement.
L’Office du Tourisme de Thaïlande entend promouvoir les atouts santé/ bien-être et l’authenticité à travers le patrimoine nature et culture. Le pays, très touristique, développe des programmes de tourisme écologique, durable dans des provinces du pays encore peu connues. Outre le logement chez l’habitant -très développé-, le concept de maison d’hôtes de village permet de préserver l’intimité des villageois et des visiteurs. Les hébergements du parc national démontrent que des villageois, qui sont essentiellement des pêcheurs, peuvent accueillir des touristes, avec la chaleur humaine en plus !
asbl Contrat de rivière Dyle-Gette - Zoning industriel, rue des Andains, 3 à 1360 Perwez - 081/24 00 40 - contrat.riviere(at)crdg.be