La Nethen : petite rivière qui prend sa source au plateau de la Grande Bruyère à Beauvechain, traverse ensuite Tourinnes-la-Grosse, Hamme-Mille avant d’arriver à Nethen à Grez-Doiceau où elle se jette dans la Dyle à Sint-Joris-Weert. Ce cours d’eau a fait l’objet de toutes les attentions durant cet été.
Découvrez une journée de nettoyage d’un petit coin de nature assez malmené !
9h…la journée commence !
Après les salutations d’usage, Ann-Laure, notre « fée des rivières », Marc son compagnon, Isabelle et moi-même (Cathy) : vos fidèles serviteurs du Contrat de rivière, commençons à installer le matériel.
Jules (12 ans) et son papa, les bénévoles du jour, viennent nous prêter main forte.
Plusieurs bâches sont étalées sur le sol (pour trier plus facilement), les seaux de collecte et les tridents pour pêcher sont préparés.
« Evinrude », notre barque est mise à l’eau, elle servira à porter les seaux de déchets afin de nous éviter de nombreux allers-retours fatigants.
9h30 à 12h30
Le temps d’enfiler nos « waders » ou « cuissardes » et nos gants, il nous faut déjà faire nos premiers pas dans la rivière en direction du tronçon du jour à proximité de la rue de la Prairie à Nethen.
A cet endroit, la Nethen passe à travers de nombreux jardins et souffre sans conteste dans son lit et sur ses berges de l’incivisme de certains riverains…
La situation est bien désolante…feuilles de salade, tiges de rhubarbe, coquilles de moules…déambulent devant nous…quand ce n’est pas une tortue vivante (sauvée et confiée à un refuge par Ann-Laure) ou des pigeons décapités.
Hormis ces déchets visibles à l’œil nu, le lit vaseux doit être sondé avec notre trident. Et malheureusement, la pêche est bonne, nous sortons des vêtements en tous genres : bas nylons (par dizaine), cravate, chemise, pantalon, robe, ceinture, lingerie, … mais encore des bouteilles, des casseroles, des canettes, des planches en bois, de la moquette, des clinches de porte et des sacs plastiques de toutes tailles par centaine ! A déplorer aussi un phénomène relativement récent : la présence de nombreuses lingettes très problématiques, lisez notre encadré.
Mais revenons à nos sacs plastiques, ils sont un véritable fléau. Ils colmatent le lit du cours d’eau et sont extrêmement difficiles à retirer. En effet, en se fragmentant, ils nous obligent à travailler minutieusement à la main. L’exercice est désagréable car le cours d’eau reçoit encore beaucoup d’égouts publics et privés.
Une station d’épuration à la sortie de Nethen prévue à terme permettra une amélioration significative de la qualité de l’eau.
Alors que nous nous affairons, une riveraine vient « tailler une bavette », l’occasion de lui expliquer qu’un tas de bois en bordure de son terrain n’a pas sa place sur les berges du cours d’eau. « Je vais demander à mon fils qu’il vienne l’évacuer » nous a-t-elle dit ! Et hop une riveraine de plus sensibilisée…
La matinée se termine et après plusieurs voyages d’Evinrude assurés par Jules, une courte pause s’impose pour reprendre des forces.
12h30 à 13h
A peine assis pour nous sustenter, un spectacle désolant s’offre à nous : une dizaine de Balsamines de l’Himalaya (plantes exotiques envahissantes) se trouvent dans un fossé parallèle à la Nethen. Il nous est impossible de résister à ne pas les arracher car elles représentent un foyer de contamination de la rivière non loin de là.
13h à 14h30
Notre pause est une seconde fois écourtée ! Il nous faut partir à la recherche d’un riverain peu scrupuleux qui tond sa pelouse et jette l’herbe fraichement coupée directement dans la rivière. Bien que naturel, ce déchet créé des bouchons (à proximité des ponts et autres rétrécissements) et enrichit le cours d’eau (consomme l’oxygène de l’eau = eutrophisation) qui se couvre d’algues. Nos investigations resteront malheureusement vaines, grrr.
Le nettoyage peut enfin se poursuivre…Ouf, le renfort est là en la personne de Marco Bastin, notre Président qui a souhaité mettre la main à la pâte lors de ce nettoyage.
Afin de lui présenter une réalité de terrain parlante, nous nous attaquons à un autre tronçon particulièrement « moche » jonché de nombreux déchets avec des berges en piteux état.
Mais il en fallait plus pour le décourager, même une rampe métallique fichée depuis un bon bout de temps dans la berge ne lui a pas résisté !
14h30
Il est déjà temps d’arrêter la collecte pour nous consacrer au tri des déchets sortis de la rivière…
De véritables tas de déchets rouillés et souillés (pas très ragoutants) nous attendent, le tout doit être trié afin de permettre un maximum de recyclage : métaux (fer, cuivre, ..), cannettes, verres, tissus, déchets divers, plastiques étirables et non étirables(via une filière spécifique). ), inertes, … Le restant est mis en sac poubelle et collecté grâce à une collaboration développée avec la Commune de Grez-Doiceau.
C’est ce moment que choisit la Bourgmestre de Grez-Doiceau, Sybille de Coster-Bauchau pour nous rendre visite …La perplexité se lit sur son visage mais des mesures vont être prises nous a-t-elle promis !
Quand ce n’est pas une dame qui promène son chien en nous interpellant : « comment est-ce possible de retirer autant de déchets ? » Vous connaissez la réponse !
Des chiffres qui font peur !
1,6 km parcourus en… 80 jours de nettoyage pour Ann-Laure (et régulièrement avec Marc, son compagnon),
230…sacs-poubelles représentant la fraction non recyclable, ils seront collectés par la Commune,
616 cannettes, 65 piles !!! (ouille le Mercure), 1045 bouteilles en verre,
et 32000 sacs jetables !!!
A I’heure de la rédaction de cet article, il reste 2kms à parcourir en territoire wallon.
Un grand point positif, tout de même ! Ces chantiers ont permis de traiter une pollution que l’on pourrait qualifier d’ « historique », Ann-Laure a en effet retiré des sacs provenant d’un magasin qui a fermé ses portes depuis 20 ans…Un emballage de « Raider » (devenu Twix depuis 1991) ou encore des canettes de bière à l’effigie du mondial 2010 en attestent aussi !
Gardons l’espoir que cette énergie qu’elle a dépensée tant dans le nettoyage que lors des nombreux contacts qu’elle a pu tisser sur les bords de cette rivière et dans le village ne sera pas vaine et incitera désormais à plus de respect !
Il est un fait aussi qu’il ne faut pas oublier, ces déchets après avoir été véhiculés au fil de l’eau arriveront en masse dans la mer et viendront augmenter la taille du septième continent « la planète plastique » , découvrez-le!
En se décomposant, ces matières se fragmentent en nanoparticules sous l’effet de la houle et du soleil. Par évaporation, elles plastifient déjà les nuages et la pluie qui en découle.
Pensez dorénavant à votre santé avant de jeter et achetez plus responsable !
Les lingettes jetables ont fait leur apparition dans notre quotidien il y a quelques années… Certes pratiques, mais n’oublions pas à usage unique, elles viennent gonfler sans surprise le volume de vos poubelles. On ne s’attendait pas toutefois à les trouver dans nos rivières.
Promenez-vous le long d’un cours d’eau et vous verrez inévitablement çà et là ces bouts de « tissus » disgracieux accrochés dans les branchages…
Voilà où situe le problème car en plus de contenir de la cellulose (comme le papier WC), elles sont souvent constituées de viscose, un textile artificiel qui se dégrade très lentement que ce soit dans vos canalisations ou dans vos rivières. Sans parler des nombreux produits chimiques dont elles sont imbibées.
Les lingettes…encore un fléau mais pas que ! Cotons-tiges, tampons ou encore serviettes hygiéniques sont légions dans nos cours d’eau, ils n’ont pas leur place dans vos toilettes mais bien dans la poubelle !
Apprenez à vous en passer de multiples façons : http://www.ecoconso.be/fr/Les-lingettes-jetables
Surfez sur le blog d’Ann-Laure, surprises et humour garantis : https://zwerfvuil.wordpress.com/2016/08/10/bilan-960-m-nethen/
Pour en savoir plus sur la Nethen
Nethen | |
CC BY NC ND vendredi 10 juillet 2015 09:21 1.74 MB 3,452.00 | Télécharger |
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